23.4.10

Et si je tombe je peux tomber.

Je cours chez moi, ça faisait dix ans que je n'étais pas rentré. La caméra de Dieu tourne. Elle me filme. Moi, le bipolaire au centre du monde qui me regarde, moi, observé mais aussi observateur. Moi et les petits oiseaux, qui tournent, eux aussi. Personne ne va nulle part. Nous bougeons, c'est tout.

J'ai trop souvent dit à mon père que s'il était filmé il ne ferait pas ça.

J'ai déjà commencé à faire glisser des piliers. D'énormes piliers, ils se translatent en silence comme la Terre tourne dans un bruit trop grand pour nos oreilles.

A la salle de sport, je parlais mon écrit. Le son a estomaqué quelques yeux. Ils n'écoutaient plus ma voix, mais la leur, interne, répétant, incroyable, incroyable. Ils buvaient, à gorgées régulières, hypnotisés.

Il fallait juste que j'y retourne une fois pour pouvoir y retourner cent. C'est bon. J'ai retrouvé la route. Cette route je m'en fous de m'y écorcher les genoux, même de voir ma rotule, je suis très curieux. Je sais où je vais.

J'ai revu la lumière de chez moi et je suis rentré.